Toutes ces fois où j’ai eu la peur de ma vie

Je me suis rendue compte qu’être maman m’avait fait découvrir pleins de choses : l’amour inconditionnel, la fatigue, le dépassement de soi… Et la peur.

Oui, avant de devenir maman, je n’avais jamais eu peur.

Oh ! A 5 ans j’avais peur du loup dans mes cauchemars. Mais c’était du domaine du fantasme.

A 15 ans j’avais peur des esprits que pourtant je convoquais avec les copines (Savonnette et Vampirella) aux douze coups de minuit. Mais c’était une peur recherchée.

Les VRAIES peurs, celles qui te donnent l’impression que ton cœur va s’arrêter de battre pour toujours, c’est depuis que je suis maman que je les ai découvertes.

 

Petits retours en arrière sur les moments les plus angoissants de ma vie :

* Ma toute première peur a eu lieu au moment même où je suis devenue maman.

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Oui, je croyais que bébé pleurait à la seconde où il était sorti du ventre et que c’était signe de sa bonne santé (autrement dit du fait qu’il soit en vie, disons les choses clairement). Et ma puce à moi n’a pas poussé ce fameux premier cri illico presto. J’ai eu tout le loisir de m’imaginer les pires catastrophes. Parce que oui, le cerveau d’une maman est capable d’imaginer 1000 scénarios d’angoisse en l’espace de 3 secondes. Ca a un lien avec la relativité du temps. Je crois.

Finalement elle a fini par crier et le stress et l’angoisse ont enfin pu laisser place à la joie et au soulagement.

Bon une heure après j’aurais tout donné pour qu’elle s’arrête de hurler un petit peu…

Ce jour-là où j’ai perdu un dixième d’audition et eu mon premier cheveu blanc préfigure ce que serait ma vie dorénavant : une alternance de grands moments de stress et de grands moments de bonheur.

 

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* Un jour, alors que nous dinions chez des amis, MissTinguette (2 ans et demi) a dégringolé les escaliers. Elle a dérapé dès la première marche et le poids de sa tête l’a emporté dans un triple axel qui aurait mérité un beau 9.8 aux Jeux Olympiques. Enfin, plutôt un 8.2, car l’atterrissage était quelque peu loupé…

Pendant les 1h30 qu’ont duré la chute (si, si, c’est l’impression que j’ai eu) je suis restée tétanisée, MissBelette tout bébé dans les bras. Mon cerveau a cessé de fonctionner, tous mes membres aussi, j’étais une grosse gélatine tremblante.

Heureusement MonsieurChéri a eu plus de présence d’esprit que moi.

MissTinguette a été légèrement sonnée, mais n’a rien eu, pas même une ecchymose. Un vrai miracle !

 

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* Une fois j’ai perdu MissBelette (2 ans et demi) à Carrefour.

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C’était la période des soldes. Telle maman poule, j’étais accompagnée de mes poussins (qui étaient au nombre de 3 à l’époque : 2 petites poulettes et 1 poussin en landau). Je fouillais sur les portants voir si je trouvais quelque chose d’intéressant pour habiller ces gallinacés. Quand je me suis retournée pour les re-compter (oui, telle une maitresse de TPS, je compte souvent mes enfants) plus de MissBelette. Bien sûr, MissTinguette (4 ans) ne l’avait pas non plus vue s’éloigner, ç’aurait été trop simple.

Quand quelque chose de ce genre vous arrive, vous devenez instantanément le meilleur scénariste d’Hollywood. Est-elle cachée sous un portant ? A-t-elle trouvé l’Anneau ? La cape d’invisibilité alors ? S’est-t-elle fait kidnapper par un réalisateur peu scrupuleux qui, la trouvant si choupinette, veut en faire la nouvelle star de Disney Channel ? Parce que bien entendu, MissBelette était un modèle de choupinetteté.

Au final, j’étais loin de la vérité…

Une maman que j’avais croisé quelques minutes plus tôt m’a gentiment et rapidement rapportée la fugueuse. Ma fille avait suivi son fils…

Et c’est ainsi que j’ai mis un terme au premier coup de foudre de ma fille. Sans aucun scrupule. Sans même leur laisser le temps d’échanger leurs MSN.

 

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* Je crois que tous les parents ici présents pourront me dire qu’ils ont connu ça aussi un jour ou l’autre : l’angoisse de la maladie.

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Je ne suis pas une flippée des germes et des bactéries pourtant. Mais quand mon tout petit SirPouetPouet (6 mois) s’est réveillé un dimanche (pourquoi Est-ce que les enfants tombent malades toujours le samedi soir ou le dimanche ?) au petit matin le front brûlant et le corps ramolli, mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai pris sa température (41°), je lui ai donné une pipette de dolip, je l’ai mis dans le landau et je suis partie à pied en courant jusqu’à l’hôpital.

Arrivé là-bas, SirPouetPouet n’affichait plus qu’un tout petit 38°… Efficace la sortie au grand air ! Ou le dolip ?

Bref, toujours est-il que les docteurs condescendants lui ont quand-même fait faire une analyse d’urine avant de me dire de rentrer chez moi.

Le lendemain il était couvert de boutons : roséole.

Je suis aussi allée aux urgences pour des coliques sans importance pour MissTinguette, pour un doigt pincé dans une porte pour MissBelette, pour des crises d’eczéma pour SirPouetPouet. Je peux vous affirmer que pour le quatrième, on réfléchit VRAIMENT avant de débarquer au docteur ou aux urgences.

 

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* Tous les parents craignent plus ou moins la fugue. Souvent la question se pose à l’adolescence. Et bien pas ici. Ici, SirPouetPouet a fugué de la maison du haut de ses 2 ans et demi.

J’étais enceinte de MissTrouspette, et épuisée. C’est sans doute ce qui explique que je me sois assoupie (SirPouetPouet étant lui-même à la sieste, je pensais pouvoir m’accorder un peu de repos). Il est descendu de son lit, est passé devant ma porte de chambre, a descendu les escaliers, a ouvert la porte d’entrée et est parti. Tout simplement. Le bruit des voitures devenu tout proche m’a réveillée en sursaut. J’ai dévalé les escaliers, trouvé la porte ouverte, commencé à pleurer, sortie en trombe, imaginé le pire. Pas de traces de SirPouetPouet. Ni à gauche, ni à droite, ni devant. Nulle part. J’ai crié, pleuré encore, crié de nouveau. J’ai cherché, cherché, parcouru la rue dans un sens puis dans un autre. Et retrouvé le petit bonhomme juste dans la courette de mes voisins d’à côté. Leurs haies de 1m20 de haut me le cachait jusque là. Ouuuuuuuf.

Depuis je ferme à clé. Toujours.

 

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* MissTrouspette, elle, a testé ma réactivité et mes réflexes pendant un moment de terreur. Après sans doute avoir vu un extrait de Spash le grand plongeon, elle a décidé de plonger… dans la baignoire ! Pleine bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle, et tout habillée c’est encore mieux. Elle avait 18 mois.

Mais où me trouvais-je donc en bonne mère indigne que je suis qui laisse sa progéniture sans surveillance ainsi ? Je m’étais aperçue que j’avais oublié de prendre un body et je m’étais dit que c’était moins dangereux d’aller le chercher là maintenant que le bain était en train de couler, plutôt que quand la miss serait en train de patauger ou quand je la sortirais bleuie de froid.

La chambre étant quasi accolée à la salle de bains, MissTrouspette est restée seule une poignée de secondes, pas même une minute.

Quand je suis rentrée, j’ai eu une vraie vision d’horreur. Elle était totalement immergée, elle ne bougeait pas du tout et gardait les yeux grands ouverts de frayeur. Sa chute dans l’eau n’avait fait aucun bruit, pas même un plouf. Et elle n’avait elle eu aucun réflexe de survie. Elle n’avait même pas cherché à se redresser.

 

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Et une petite dernière pour la fin, qui est aussi la dernière par ordre chronologique dans ma longue carrière de maman :

* MissTrouspette nous a fait faux-bond… au flunch.

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C’était il y a 2 mois peut-être, c’est encore assez récent.

Nous finissions notre repas mon cher et tendre en tête à tête, les enfants ayant systématiquement fini avant nous étaient partis jouer aux jeux pour enfants, des espèces de bornes interactives. Bien sûr nous étions placés très près pour pouvoir les observer. Mais pendant un court instant, nous les avons lâché des yeux. Je ne me souviens plus si c’était pour couper ma crêpe ou pour attraper une frite…

Et bien entendu, classique : plus de MissTrouspette quand nous l’avons relevé. Les trois grands ne l’avaient pas vu partir, classique aussi. Mon sang-froid ayant été aiguisé après 9 ans et demi de maternité, je n’ai pas paniqué ! J’ai parcouru tout le restaurant, vérifiant sous les tables, à côté des distributeurs à mayonnaise, près des petits gâteaux… Aux toilettes, dans les cuisines… J’ai tout fouillé. Et retrouvé ma miss à l’entrée du restaurant, morte de rire devant les bornes interactives qui servent à composer le menu des enfants. Beh oui, les autres elles marchent pas maman, elles ne donnent pas de tickets !

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Avant, quand je lisais un fait divers concernant un enfant, je me disais toujours « mais où sont les parents ? « . Ca faisait je crois partie de mes principes d’avant. Et j’en avais beaucoup des principes avant, peut-être même plus que Super-Copine je crois.

 

Pssssst. Rassurez-moi ! Je ne suis pas la seule mère indigne. Si ?