Bonjour à tous ! J’espère que vous allez tous bien et que vous profitez
Depuis quelques temps, quand je lis un livre d’éducation, je prends plaisir à noter les astuces, les petits trucs qui me touchent plus particulièrement et ceux dont je me dis qu’ils pourraient m’être utiles à un moment ou à un autre avec ma petite tribu.
Aujourd’hui, je vous propose donc mon résumé non exhaustif et plein de parti pris du livre « J’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat, illustré par Anouk Dubois.
C’est un livre qui m’a vraiment enthousiasmé et que je recommanderais chaudement à tous les parents de jeunes enfants.
Sa lecture est facile grâce à de nombreuses illustrations et une approche simple de la psychologie enfantine. Pas de gros blablas intellectuels ici, mais des astuces pratiques simples à mettre en œuvre au quotidien.
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Dans la préface
les auteures se présentent. Isabelle Filliozat est psychologue et psychothérapeute. Anouk Dubois est psychomotricienne. Toutes deux se sentent concernées par la parentalité bienveillante. Ca tombe bien, moi aussi !
Elles informent avoir choisi dans cet ouvrage de refuser la prédominance masculine. Pour cela elles ont refusé d’utiliser le « il » neutre et ont préféré alterner le sexe de l’enfant dans chacun des exemples cités. Ce choix m’a interpellée (et m’a fait repensé aux propos sur le « genre ») et m’a plu. J’essaierais de l’appliquer à mon tour dans le résumé, ne soyez donc pas trop étonné si le « il » devient « elle » d’un chapitre à l’autre.
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CHAPITRE 1 : Un enfant, c’est plus compliqué qu’une plante verte !
Dès ce titre, on saisit que le ton du livre sera léger et enjoué.
Dans sa comparaison entre enfant et plante verte, c’est notre différence d’attitude que l’auteure met en évidence. En effet, lorsque la plante verte a une attitude qui nous déplaît (feuilles qui jaunissent…) nous en cherchons la cause. Souffre-t-il d’un manque de soleil ? Un excès d’eau ? Nous ne nous demandons jamais si elle le fait exprès, si elle agit pour nous tester ou se rebeller. L’auteure nous pousse donc à voir nos enfants comme des plantes vertes et à chercher dans leur comportement les besoins non comblés qui se cachent : manque d’amour, de temps partagé, de contacts physiques… ou alors plus simplement : faim, soif, fatigue, excès de stimulation ou au contraire manque d’activités physiques.
Les « crises » ou « tempêtes émotionnelles » sont dès le début au cœur de l’ouvrage. Il s’agit en effet d’un problème récurrent pour bon nombre de parents de jeunes enfants. Pour l’auteure, elles ne sont pourtant pas un problème, elles sont même la résolution à un problème. Elle explique en effet que la crise est le moyen trouvé pour l’enfant pour se calmer. Son système nerveux chassent alors les tensions accumulées, et l’enfant redevient détendu et souriant. Lui demander de se calmer pendant une crise est donc contre-productif. Lorsque celle-ci est trop violente, que nous craignons que l’enfant ne se blesse ou casse quelque chose, l’idéal est de le maintenir dans ses bras de manière douce et respectueuse afin de lui montrer que nous sommes présent et attentif.
Personnellement, tenir dans mes bras un enfant en crise, c’est juste impossible pour moi.
L’auteure nous parle ensuite du besoin de gigoter sans arrêt qu’ont les jeunes enfants. Elle nous apprend que rester tranquille est au-dessus des capacités neuronales des enfants de moins de 6 ans. Si malgré tout nous avons besoin que notre enfant se tienne sagement (dans une salle d’attente du médecin ou juste parce que là tout de suite c’est super agaçant qu’il se balance sur sa chaise et s’il continue il passe par la fenêtre !…) elle nous conseille de lui donner quelque chose à faire, de lui confier une mission. Son cerveau en développement a sans cesse besoin d’être occupé, sans quoi il trouvera une occupation tout seul et pas forcément à votre goût.
Un résumé bienvenu, concis et clair, clôt ce premier chapitre. Plus concis que le mien nous sommes d’accord.
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CHAPITRE 2 : De 12 à 18 mois : la période du « non » des parents
L’auteure nous fait remarquer que la fameuse période du « non » des enfants en bas âge est toujours précédée par la période du « non » des parents. Que le parent qui n’a pas répété « NON ! » dix fois par jour à son bambin atteint de curiosité et d’envie de découverte lève la main. Pas étonnant que ça devienne ensuite un mot récurrent dans le langage de l’enfant. Elle nous encourage à préférer le mot « STOP ! » , moins ambigu, que le « NON ! » qui peut être pris comme une remontrance par l’enfant. L’idéal est d’intervenir à chaque fois physiquement plutôt qu’avec la seule parole.
A cet âge le cerveau est encore en formation et l’enfant est incapable de mémoriser des mots sur la durée, de nouvelles informations venant sans cesse remplacer les anciennes. Donc les interdictions. C’est pourquoi elle recommence dès le lendemain, et parfois même 10mns plus tard, à vouloir mettre les doigts dans la prise. Elle ne peut pas non plus retenir deux informations à la fois. Evitons donc les « arrête de mettre le crayon dans ta bouche et pose le sur la table tout de suite ! ». De plus, elle perçoit mal la négation. Dans une phrase comme « ne met pas le crayon dans ta bouche ! » elle percevra « crayon » et « bouche ». Et recommencera en se demandant pourquoi vous lui faites de gros yeux.
Cessons donc de nous attendre à ce que chérubine exécute nos ordres et évitons les longs discours. Jusqu’à ce qu’elle grandisse.
L’auteure nous rappelle aussi qu’un enfant de cet âge ne sait pas attendre car elle n’a aucune notion temporelle. « Tout à l’heure », « dans 5mns », « demain », n’ont aucun sens pour elle. Elle l’apprendra avec notre aide et notre patience.
Elle est encore dans l’angoisse de séparation. Normal donc qu’elle se mette à hurler dès que nous disparaissons de sa vue.
Il est aussi naturel qu’elle réclame encore notre présence la nuit.
Elle grandit, mais c’est encore un bébé qui doit être considéré comme tel.
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CHAPITRE 3 : de 18 à 24 mois : La période du « non » des enfants
C’est souvent une période délicate pour les parents. Il s’agit de la première période d’opposition de leur enfant. Ce dernier cherche à prendre son indépendance.
Non, il ne va pas prendre un appart tout de suite. Mais il n’est plus non plus le tout petit qui restait dans les bras de maman pendant des heures, et ça il faut l’accepter.
Cette période dure jusqu’à ce que l’enfant parvienne à la différenciation souhaitée : « JE NE SUIS PAS TOI ».
Nous pouvons l’aider en : limitant les ordres, installant des routines, le laissant faire des choix simples ( « pantalon bleu ou pantalon rouge ? » ), lui donnant des informations pour qu’il puisse décider seul ( « il fait froid aujourd’hui » )… Laissons l’enfant acquérir toute l’autonomie possible à son âge.
A cet âge se pose aussi le problème de la frustration. C’est simple, il ne sait la gérer, rapport à l’immaturité de son système nerveux. Il est incapable de relativiser, de prendre du recul. C’est pourquoi une chose qui à nos yeux est insignifiante prend des proportions inimaginables pour lui. Malgré tout, apprendre la frustration est une chose essentielle. Ce n’est pas l’aider que de vouloir la lui éviter systématiquement (et lui acheter l’œuf Kinder qu’il veut désespérément à la caisse). Mieux vaut faire preuve d’empathie envers il.
CHAPITRE 4 : de 24 à 30 mois : de l’ordre, dans l’ordre, pas d’ordres !
A cet âge, l’enfant est dans la période de l’ordre évoquée par Maria Montessori.
Elle a besoin d’ordre dans l’endroit où elle vit. Elle est rassurée quand chaque chose a une place et peut vous rappeler de ranger la maison.
Elle s’attache aux rituels. Mettre la chaussette droite avant la gauche peut prendre une grande importance pour elle. Ca lui permet de mettre de l’ordre dans ses idées, d’anticiper.
Elle a besoin aussi d’ordonner sa journée. Elle n’a encore aucune notion du temps. Les routines sont essentielles pour l’aider à visualiser le temps qui passe.
CHAPITRE 5 : 2 ans et demi à 3 mois : Moi, moi… je veux toute seule !
L’enfant continue son chemin vers l’autonomie, et ce n’est pas évident pour nous qui avons acquis des réflexes de maternage auprès d’un tout-petit durant 2 à 3 ans de le laisser faire seul les gestes du quotidien. Et pourtant, lui laisser plus d’autonomie, c’est lui signifier « oui, j’ai confiance en toi, tu es capable » et donc lui offrir une belle confiance en lui.
L’auteure explique aussi que paradoxalement, si lui donner des choix plutôt que décider tout pour lui lui donne confiance en lui, ça lui pose aussi quelques difficultés. En effet, il a du mal à choisir car il réalise maintenant qu’il doit faire le deuil de ce qu’il n’a pas choisi. Limiter les choix à deux ou trois propositions, le laisser changer d’avis, le guider et faire preuve d’empathie va l’aider. C’est un apprentissage nécessaire.
L’auteure évoque aussi la fameuse phrase « JE VEUX ! » que nous avons tous entendu un jour ou l’autre en tant que parents. Elle nous fait remarquer que ce que nous prenons pour une exigence n’en est sans doute pas une. L’enfant ne sait pas maitriser le conditionnel, pas plus qu’il ne saisit les subtilités du verbe « vouloir’. « Je veux » peut vouloir dire « j’ai envie » ou juste « j’ai vu ». Faisons comme si c’était notre cher et tendre qui nous avouait vouloir une Porsche : écoutons ses envies, entrons dans son rêve par la parole.
CHAPITRE 6 : 3 ans : Ensemble
L’auteure aborde les bienfaits du lâcher-prise pour contourner les oppositions de l’enfant. Mais elle rappelle qu’il ne faut pas en faire une méthode universelle réponse à tous les problèmes. Il y a des choses pour lesquelles il ne faut absolument pas lâcher-prise : elles concernent essentiellement la santé, la sécurité, les valeurs fondamentales… Une seule question à se poser devant l’attitude de notre enfant : Est-ce vraiment important ?
CHAPITRE 7 : 3 ans et demi à 4 ans : Naissance de l’imaginaire, merveilles et cauchemars
Nous arrivons là (entre autres) aux mensonges. Parfois, même si nous avons la preuve par A + B que notre enfant a fait une bêtise, elle continue à clamer à cors et à cris que ce n’est pas elle. Même mis face à la vérité, l’enfant ne ment pas sciemment. Il n’a pas encore conscience de la répercussion de ses actes. Un « c’est pas moi ! » doit être entendu par sa bouche comme un « je n’ai pas voulu faire ça ! » ou un « je ne sais pas ce qui s’est passé ! ». Le traiter de menteur, vouloir à tout prix qu’il avoue son « crime » c’est le pousser à s’enferrer dans son mensonge. La bonne idée proposée par l’auteure c’est de répondre plutôt : « C’est ta main qui a fait ça. Elle ne sait pas ce qu’elle peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire. Tu pourrais surveiller ta main ? »
CHAPITRE 8 : 4 ans : Pouvoir, règles et image de soi
Les jeux de société le passionnent. Apprendre, puis comprendre et respecter les règles, il adore. Mais ce qu’il aime par dessus tout, c’est les détourner, en inventer de nouvelles… au grand dam des joueurs en face de lui. Nous devons fixer les règles avec lui avant de commencer, et parfois nous pouvons lui laisser en changer quelques-unes (mais pas au milieu de la partie !). De plus, il est un très mauvais perdant. L’espoir de gagner sécrète en lui des hormones de bien-être. Plus rien ne compte pour lui en dehors de sa victoire. La défaite apparait donc décevante et douloureuse. Il ne sait pas encore relativiser. Nous pouvons lui rappeler qu’il gagnera peut-être la prochaine fois.
A cet âge, l’enfant fabule beaucoup. Il raconte des histoires sans queue ni tête. Et il y croit vraiment. En fait, il joue avec son imagination. Il tente de démêler ce qui est réel de ce qui ne l’est pas, ce qui appartient au domaine du souvenir et ce qui est du domaine du rêve. Pas question de nous moquer de lui ou de le désillusionner trop brutalement, nous devons l’aider à apprendre la différence tout en douceur.
A 4 ans, l’enfant devient sensible au regard des autres car il commence à se représenter mentalement ce que les autres peuvent penser de lui. Il peut donc éprouver de la crainte, de la honte ou de la gêne. Nous attribuons à tort sa nouvelle réserve comme de la timidité. Attention à ne pas l’enfermer dans cette étiquette au risque de le rendre réellement timide !
CHAPITRE 9 : 4 ans et demi à 5 ans : Conscience de soi et difficultés de socialisation
La conscience du regard des autres vue au dessus peut amener un tas de nouvelles angoisses, particulièrement à l’école. Ces angoisses peuvent se traduire par des maux de ventre récurrents, de l’eczéma… Ni le déni (« tu n’as rien du tout »), ni la surprotection (« je te garde à la maison ») ni l’autorité (« tu vas à l’école un point c’est tout ») ne peuvent en venir à bout. Seules l’écoute et la responsabilisation aident l’enfant à passer ce cap.
Ce passage me parle beaucoup, SirPouetPouet ayant justement vécu de grosses poussées d’eczéma entre ses 4 ans et demi et ses 5 ans et demi. Je ne savais pas du tout que c’était courant à cet âge.
L’enfant de cet âge a des difficultés à rester concentrée sur une tâche rébarbative (ranger sa chambre, s’habiller, se laver…). Son esprit divague sans cesse et cherche à s’occuper d’une manière plus ludique et agréable. C’est pourquoi s’habiller lui prend 1h. Vous devez sans cesse lui rappeler ce que vous attendez d’elle, la recentrer sur sa tâche. C’est agaçant, certes, mais tout à fait naturel. Pour aider, faites la se préparer dans une pièce dénuée de tentations et de distractions (ça existe ce genre de pièces ? Le placard sous l’escalier d’Harry peut-être ? ).
CHAPITRE 10 : Poser des limites
L’auteure cesse ses conseils par âge pour parler de manière plus générale.
Elle commence par nous rappeler que poser des limites est tout à fait différent de châtier et de punir.
On retrouve là son discours habituel axé sur l’éducation positive et sans violence. Un rappel fait toujours du bien (pour ceux qui ont déjà lu les livres, pour les autres ce peut être un bon départ de réflexion).
Plutôt que de mettre des limites en imposant des interdits, l’auteure nous conseille de mettre au contraire l’accent sur les permissions. Parler positif au lieu de négatif. Dire « dans la salle d’attente tu dois parler doucement et marcher lentement » plutôt que « dans la salle d’attente tu n’as pas le droit de crier et de courir ». Cela permet de ne pas focaliser l’enfant sur l’interdit, car les interdits finissent toujours par devenir tentants à transgresser.
Elle conseille aussi de rendre l’enfant acteur et responsabilisé en utilisant des phrases informatives et descriptives : « Entendre crier me donne mal à la tête » plutôt que « Ne crie pas ! J’ai mal à la tête ! »
Elle nous informe du grand pouvoir de la description, et pas seulement dans le contexte ci-dessus. Lorsque notre enfant fait quelque chose que nous trouvons bien, un acte, un dessin, nous avons tendance à le féliciter, à lui donner des « bravo ! », des « c’est beau ! », des « bien ! ». L’enfant est très content certes, mais il se retrouve soumis au jugement de ses parents et il développe vite cette habitude. Il finit par faire les choses toujours en cherchant l’approbation d’un tiers, ressent un stress de pouvoir les décevoir, de faire moins bien la prochaine fois… Une description est toujours neutre, et amène l’enfant à parler de son ressenti, de ce qu’il a voulu représenter, de sa fierté à avoir aidé le copain ou d’être parvenu seul en haut du toboggan sans notre aide. Elle repositionne l’enfant en tant qu’acteur de ses actes, le laisse réfléchir, et grave en lui son comportement positif bien plus sûrement que des félicitations.
L’auteure nous parle ensuite de notre étrange comportement face aux « bêtises » et petits accidents de nos enfants. En effet, nous réparons ses bêtises, mais nous grondons et râlons en même temps. Qu’Est-ce que ça apporte ? Notre enfant ressent à la fois de la honte et de la gêne pour avoir fait quelque chose qui dérange ses parents. Et nous lui enlevons toute la responsabilité de ses actes en la prenant pour nous. C’est illogique. Il est plus sain et plus naturel d’apprendre à l’enfant à assumer ses bêtises. S’il renverse son verre, nous pouvons lui apprendre comment éponger. Et ainsi de suite. La honte que notre enfant ressent est vite remplacé par le contentement d’avoir pu réparer son erreur.
L’auteure explique aussi quelles sont les conséquences néfastes des punitions et pourquoi elles ne devraient jamais être utilisées. En vrac et en non-exhaustif : elles évitent à l’enfant de faire face aux vraies conséquences de ses actes, elles l’empêchent d’éprouver un sain sentiment de culpabilité en le submergeant d’autres émotions (colère contre les parents, crainte, honte…).
De plus elles finissent par entamer voire saper l’autorité du parent. Celui-ci doit en effet sans cesse augmenter la dureté de la punition avec le degré de la bêtise, l’âge de l’enfant et le fait qu’elles deviennent de plus en plus inefficace, l’enfant s’étant « habitué ».
Dans la même logique elle condamne les coups, fessées, gifles etc.
Mais elle nous explique aussi que tout excuser n’est pas une solution bénéfique pour le développement de l’enfant qui doit apprendre les conséquences de ses actes dès petit, avec patience et bienveillance.
Dans ce chapitre elle nous alarme aussi sur les jugements que nous pouvons poser sur notre enfant. A chaque fois que nous parlons de lui en le décrivant comme timide, capricieux, têtu, nul en maths etc. nous posons sur lui un jugement, une étiquette. Ces étiquettes se marquent en lui au point qu’il se mette à les croire et à s’y conformer. Combien d’adultes manquent de confiance en eux car ils sont convaincus qu’ils ne sont bons à rien ? Mauvais en français ? Pas capable de parler en public ? Combien d’adultes manquent de confiance en eux à cause de dévalorisation entendue durant leur enfance ?
CHAPITRE 11 : Les disputes entre enfants
C’est le problème que j’ai le plus de mal à gérer à la maison. Je déteste me retrouver prise en porte à faux au milieu d’une mini guerre des boutons (mais sans gros mots ouf). J’étais donc pleine d’espoirs à propos de ce chapitre.
L’auteure nous explique que lorsque nous surprenons nos affreux chéris, poser des questions : « qui a commencé ? », « qu’Est-ce qui se passe ici ? » est un piège (dans lequel nous tombons tous). Le jeune enfant est incapable d’expliquer de manière rationnelle ses motivations, car elles sont tout sauf rationnelles la plupart du temps. Du coup il s’embourbe dans ses explications, se cherche des raisons…
Elle propose d’interrompre plutôt la dispute avec un STOP clair et net et de décrire la situation sans juger « je vois deux petites filles qui veulent la même poupée ». Et ensuite de les impliquer dans la recherche de solutions « que pouvons-nous faire ? ». Elles seront plus coopératives si la solution émane d’elles. Si elles sont incapables de fournir des solutions, nous pouvons leur en proposer plusieurs et les laisser faire leur choix.
Le parent ne doit pas prendre parti. Il doit prendre une place de médiateur et non d’arbitre ou de juge.
La difficulté des jeunes enfants, c’est qu’ils n’évaluent pas le ressenti des autres. Ils sont encore très égocentrés. C’est pour cette raison qu’une reformulation d’un tiers est bénéfique et efficace pour amener l’enfant à comprendre l’autre : « MissBelette aimerait jouer avec toi à la poupée »
Une médiation se passe de cette manière : le médiateur interroge le premier enfant sur son ressenti. Attention : pas de jugement ni d’attaque. Si c’est le cas nous devons toujours réorienter l’enfant sur ses sentiments et ses envies. Le médiateur reformule ensuite clairement le ressenti du premier enfant et lui demande s’il a bien compris. Puis il procède de la même manière avec le deuxième enfant. Chaque enfant écoute les ressentis de l’autre, tente de les comprendre, et se sent plus enclin à faire des compromis et à trouver un arrangement acceptable.
L’auteure nous rappelle que les disputes sont parfois juste un moyen de relâcher les tensions… mais ne nous explique pas comment réagir dans ces cas-là, dommage !
Elle nous donne par contre quelques petites astuces à utiliser en prévention. Comme celui d’aider l’enfant à attendre son tour (pour jouer à la balançoire par exemple). Elle nous propose d’utiliser un minuteur pour lui faire prendre conscience du temps qui passe (et lui montrer que non l’autre n’a pas été plus longtemps que lui sur la balançoire, relativité du temps et toussa). Ou de chanter une chanson (on ne se promène pas tous avec un minuteur dans la poche). Et pendant qu’il attend, nous pouvons lui proposer une autre activité (cueillir des fleurs) ou simplement accepter qu’il râle en restant empathique. C’est dur d’attendre.
CHAPITRE 12 : Selon son âge
On peut dire que ce dernier chapitre est un peu un rappel de la substance même de l’ouvrage.
L’auteure y revient sur les différences psychologiques liées à l’âge, sur ce que l’enfant est capable de faire à tel ou tel moment de sa jeune vie.
Elle aborde un sujet épineux : le rangement. Je suis certaine d’obtenir votre attention là. Pour qui le rangement n’est pas matière à conflit ?
Saviez-vous que des études ont démontré qu’en moyenne les personnes désordonnées avaient quelques points de QI de plus que les autres ? Ouf ! Nous voilà rassurés !
Plus sérieusement, elle nous apprend que les tous petits sont incapables d’imaginer ce qu’ils ne voient pas. Pour lui un objet rangé hors de sa vue est un objet qui n’existe plus. Pas étonnant que les plus petits passent leur temps à vider leur bac de jouets au fur et à mesure que vous le remplissiez. Je me souviens pour ma part de crises de larmes au moment où je rangeais des jouets qui pourtant étaient là, sans servir, depuis plusieurs heures, et je ne comprenais pas.
Face à un enfant d’1 an l’auteure conseille de ranger à sa place, en nommant chaque objet avec l’endroit où il se range « la poupée, dans le bac »
A 2 ans, nous pouvons la faire participer à notre rangement.
A 3 ans, nous pouvons lui proposer notre aide.
A 4 ans, l’enfant est capable de ranger seule mais ne mémorise pas encore les ordres complexes. Au lieu d’un vague « range ta chambre » préférons un « range tes cubes dans la boite »
Dans un dernier temps, l’auteure nous propose sa méthode en 8 étapes pour résolver un problème. Ca me semble assez pertinent, alors j’ai décidé de le partager avec vous.
ETAPE 1. Privilégions toujours la relation. Nourrissons la. Visualisons la comme une balance à équilibrer. Plus la situation est difficile, plus il est important de remplir le réservoir d’amour. Si notre enfant nous exaspère, serrons-le très fort dans nos bras.
ETAPE 2. Evaluons les possibilités et les besoins de notre enfant selon son âge.
ETAPE 3. Posons-nous la question : à qui appartient le problème ? Si c’est notre problème, nous exprimons notre besoin à notre enfant. Si c’est son problème, nous l’écoutons.
ETAPE 4. Demandons-nous maintenant : à quel problème ce comportement/symptôme répond-il ? Lorsque notre enfant a de la fièvre, nous le soignons certes mais surtout nous cherchons la cause de la fièvre. Là c’est la même chose, pour être efficace nous devons avant tout chercher l’origine du comportement de notre enfant.
ETAPE 5. Quel est notre objectif ? Est-ce nous voulons obtenir un peu de calme ? Nous décharger de nos tensions ? Apprendre à notre enfant à respecter les besoins d’autrui ? Protéger sa petite sœur ?
ETAPE 6. Evoquons les différentes options qui s’offrent à nous. Il n’y a pas de méthode universelle, une manière d’agir qui serait exemplaire. Chacune a ses conséquences et ses inconvénients. Il est nécessaire de penser à son objectif avant de décider.
ETAPE 7. Mettons en œuvre l’attitude choisie.
ETAPE 8. Evaluons le résultat.
Et pour finir, je vous laisse la conclusion telle qu’elle est, parce qu’elle est juste parfaite.
J’ai aimé : le ton léger, l’empathie démontrée envers parents et enfants, les illustrations, les astuces proposées
Je n’ai pas aimé : ne pas l’avoir quand mes ainés étaient plus petits. J’ai hâte de lire le nouvel ouvrage de Filliozat qui traite des plus grands !
Je le conseillerais : à tous les parents, le style est tellement abordable et les exemples variés que tous peuvent s’y reconnaître.
PS : N’oubliez pas que ce résumé est très succinct et orienté. J’ai sauté plusieurs passages qui me parlaient moins mais qui vous intéressera peut-être. N’hésitez pas à lire le bouquin par vous-même. Et donnez-moi vos avis en commentaires, ça m’intéresse vraiment.