Je me suis retenue de faire un sujet sérieux durant les vacances de Noël. Le temps était à la fête, à la joie, il n’était pas à ça.
Aujourd’hui, fini ce temps de fête, je peux donc aborder quelque chose qui me tient à coeur.
Je n’aime pas beaucoup aborder des sujets sérieux, je ne me sens pas assez à l’aise dans cet exercice, pas légitime. J’ai bien un avis politique, mais il vaut ce qu’il vaut, il n’est que le mien, je ne le partage pas.
Pourtant aujourd’hui, il y a un sujet qui me touche assez pour avoir envie de me pencher sur mon clavier pour exprimer mon mécontentement et informer mes lecteurs qui seraient encore ignorants.
Il faut dire que ces temps-ci, dans les médias, on parle beaucoup de Dieudonné, de Schumi… Mais avez-vous entendu parler de toutes ces réformes qui tendent à supprimer la liberté des familles ?
Je pense au droit d’accoucher comme nous le souhaitons.
Je pense aussi à la réforme du temps scolaire qui me fait, vu le contexte, me dire que c’est un bon moyen d’enlever un peu plus les enfants du sein de leur famille pour en faire de bons petits citoyens français éduqués par l’Etat…
Je pense également à la réforme du congé parental, qui retire 6 mois aux mamans souhaitant être présentes à chaque étape du développement de leurs jeunes enfants, pour donner ces précieux mois au papa et ce même si les parents eux-mêmes ne sont pas d’accord, si la maman a encore envie de profiter de ce temps privilégié avec son petit et que le papa ne se sent pas de vivre cette période hors du monde du travail.
Et voici que notre ministre veut aller plus loin pour inciter les parents à laisser leurs bambins pour aller travailler. Pour ce faire, elle songe carrément à réformer l’impôt sur le revenu . Elle veut avantager les couples qui travaillent tous les deux, et pénaliser ceux dont un des conjoints a décidé de rester au foyer.
En clair, nous parents au foyer ne travaillons pas, nous ne rapportons rien à l’Etat, donc nous ne méritons pas de compter…
Nous ne sommes rien.
Déjà qu’on ne bénéficiait pas d’une grande reconnaissance sociale… Oh oui, je ne suis pas dupe, j’entends le soupçon de déception dans la voix de mes interlocuteurs quand ils me demandent « ce que je fais dans la vie ». « Ha« . Cette année, l’Etat a décidé de donner raison à toutes ces personnes qui pensent que pour être quelqu’un, que pour valoir quelque chose, il faut « gagner sa vie ».
Les ministres targuent que c’est pour notre bien, assurément. Que c’est pour le bien de toutes les femmes. Au nom de la sacro-sainte égalité des sexes. Ca me fait doucement rire, bien entendu. Et les papas au foyer dans tout ça ? Ne seront-ils pas touchés ? Auront-ils le droit de rester auprès de leur famille ? Oui, ils ne sont pas nombreux, mais ils existent et leur nombre accroît d’année en année, donc les occulter totalement en parlant d’égalité des sexes hum hum.
Donc bon, c’est pour le bien des femmes. Epicétou. Une femme ne peut pas s’épanouir à « seulement » s’occuper de sa famille. Non, pour s’épanouir, elle a besoin de pratiquer un travail à l’extérieur de chez elle, de gagner de l’argent, d’être indépendante. Et ce, même si elle défend ardemment le contraire, si elle affirme qu’elle est tout à fait heureuse à voir ses enfants grandir, à pouvoir leur proposer un rythme de vie cool et serein, à leur proposer des activités individualisées selon leur âge et leur caractère… La femme au foyer ne sait pas ce qui est bien pour elle ! Serait-elle un peu cruche ? (en tous cas elle est prise comme telle… mpfff….). Alors il faut la convaincre, l’inciter, non ! la forcer à travailler ! Pour… qu’elle se rende compte que c’est tellement épanouissant, agréable, merveilleux ? Sous la contrainte ?
Ce qui va se passer concrètement ?
Les femmes devront faire une croix sur leurs projets d’éducation. Elles avaient envie d’allaitement long ? D’école à la maison ? D’être présente lors des devoirs et des sorties scolaires ? D’offrir à leurs enfants un rythme douillet calqué sur leurs besoins ?
Tant pis, elles iront travailler et confieront leurs enfants à un tiers…
Celles qui auront un emploi, une carrière, devront juste faire taire leurs vagues à l’âme et se concentrer sur le moment où elles rentreront faire un gros câlin à leurs enfants.
Les autres, elles pointeront à pôle emploi, décrocheront des missions intérim, peut-être un job d’hôtesse de caisse chez Carrefour avec un peu de chance. Elles auront des horaires qui les priveront de temps de qualité avec leurs enfants et des salaires dont il ne restera presque rien une fois les frais de garde et de cantine versés.
Epanouissant vous dîtes ?
Et celles qui ne trouveront pas d’emploi ? Elles ne seront pas rares vu le marché en ce moment. Seront-elles considérées comme travailleuse ou comme femme au foyer ?
Ici, mon homme est absent de la maison dans le cadre de son emploi de 7h à 19h, samedi compris. Je n’aurais donc aucun relai. Ce sont les activités extra-scolaires qu’il faudra suspendre, à défaut de pouvoir trouver une personne, nourrice ou famille, pouvant les prendre en charge (4 enfants qui font des activités c’est beaucoup beaucoup de temps, presqu’un travail à plein temps…). Financièrement, nous ne nous en sortirons pas si nous devions payer plus d’impôts.
Certains vont me répondre que, déjà, des millions de femmes et d’hommes français travaillent car ils n’ont pas le choix ! Qu’eux aussi aimeraient rester à la maison auprès de leurs enfants ! Mais ils travaillent pour s’offrir des vacances ! Ils travaillent pour s’acheter une grande et belle maison dont ils seront fiers ! Ils travaillent parce qu’ils habitent dans une région ou un quartier prisés ! Ils ne travaillent pas pour pouvoir assumer des impôts !
Nous, pour assumer le choix d’avoir l’un de nous au foyer, nous avons fait le deuil d’une grande et belle maison, nous avons fait le deuil de vivre au soleil, nous avons fait le deuil de partir en vacances régulièrement !
Personnellement, je trouve le métier de parent au foyer difficile. Je comprends qu’il ne convient pas à tout le monde et il ne me viendrait pas à l’esprit de vouloir persuader d’autres gens de choisir cette voie en proclamant que l’idéal pour un enfant est de grandir auprès de sa mère ou de son père plutôt que dans les bras d’une personne étrangère à la famille ! Du coup je ne comprends pas du tout que des pseudo-féministes veulent me persuader que mon choix de vie n’est pas bon, pas valable !
Nos aïeules se sont battues pour avoir le droit de travailler, le droit d’exister à part égale avec un homme. Et pourtant, aujourd’hui, j’ai l’impression que nous n’avons pas encore gagné le droit d’exister pour ce que nous sommes. Nous continuons d’exister pour ce que nous faisons uniquement. Pour être respectée, nous devons mener de front un métier prenant, nos tâches de maman, sans oublier de rester jolie et attirante…
Franchement, j’ai peur. Peur de ce qui va tomber sur notre tête d’ici quelques mois si la réforme sur l’impôt sur le revenu est adoptée. Et peur pour le futur des familles si notre panoplie de choix continue à s’affiner.
Rentrons tous dans le moule, suivons tous le même chemin…
Allons travailler ! Allons cotiser ! Allons dépenser ! Et laissons nos enfants être éduqués par l’Etat.
P.S. : faîtes suivre, parlez-en, informez vos amis et connaissances
P.S. 2 : après l’écriture de ce billet je suis tombée sur un nouvel article plus rassurant (merci Caroline). Mais est-ce juste démagogique ?
P.S. 3 : VOICI LE LIEN VERS LA PETITION ! SIGNEZ ! PARTAGEZ ! Merci d’avance !